lundi 4 juin 2012

la balance du vide



Un tribord, puis un bâbord de mon cœur, vague à l’âme et vague de fond, la terre se fait liquide et moi je suis le seul marin à bord de mon épave. Vieux rafiot aux planches mitées ; aux rames de papier, tu fais ma vie. Je suis né d’entre tes nœuds, ton bois ridé comme le monde ; des échardes plein la peau, je vis enfin l’existence devant mes yeux. Elle était sévère, droite et embourgeoisée, le chapeau qui contraste avec sa rigidité, dissimulant de magnifiques cheveux blonds ondulés, Ses seins emprisonnés dans la toile et le fil, le corps sage apparemment. Mais je la vit se mordre la lèvre, cannibalisme ? Masochisme ? Quel mal peut bien l’atteindre ? Je sens son besoin de nous dévorer à chaque seconde, durant des années. Et un jour elle nous finira, le sang en digestif, un alcool fort d’après ce que l’on m’a dit. La liqueur des sentiments les plus déments, son essence la plus pure, le feu de notre vie enfermé dans du cristal, pour quelques minutes au moins. 

L'âme de fond... sous les pavés l'enfer oui ! Rejoins le sable et sa douceur, ce ne sont que les larmes d'Hadès d'après les alcooliques du coin.


Et l'alarme à l'oeil tinte au sol..

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire