jeudi 15 novembre 2012

retour du fantôme vivant


Dualités

Duel au lieu de l’été :
Utile au lit,
Au « la » de la lie,
Lui est lié à la liste.
Ile des dates lisses
Tu te lasses,
Etui étalé des tuiles
Sales et usées.

Quand le double s'invite au centre de nos mains, les stigmates de l'insomnie deviennent l'encre de notre existence.

mardi 26 juin 2012

Dors ma chair

Folle et seule elle essuyait ses larmes dans les draps de la nuit. Un jour la lune lui a parlé et lui dit : allonge toi ma fille, ton dos sera couvert par mes mains, et je te refléterai dans chaque lac et rivière.

lettres à notre fantôme

Tu sais bien que je suis à limite de la vie et de la mort chaque jour que fait le vide. La suspension de mon torse est faite d'un fil de soie aussi doux que fragile. Il me balance en tout angle et courbe, détruisant gravité et lois. Je ne suis que le pendule déséquilibré des instincts de torture et d'extase, jouant de sa pointe pour graver sa trace au dessus du monde. Ah les douces mains d'une femme au dessus de mon crâne, laissant ses doigts prendre la corde à mon cou, serrant le sang de ses serres entre ma soie. Elle a le jeu et la folie aux lèvres, le feu s'en écoule et brûle ma chaîne.

La chute se reflète dans les yeux du vide, où le repos des pendules figent le temps.

dimanche 24 juin 2012

phases d'un déphasé

Un jour tes veines seront emplies d'une molécule bien plus vitale que le dioxygène. C'est le lyrisme qui parcourra ton corps et fera le tour de ton ventricule. Nourrissant tes muscles pour que les messages nerveux de ton cortex s'échouent sur une étendue de sable blanc. 

Tes doigts s'agiteront nerveusement sur cet infinis de pureté pâle, laisser un goudron noir et opaque s'échouer et sécher définitivement, laissant cette trace pour toutes les générations à venir qui s'aventureront dans ce flou miraculeusement éblouissant. 

Quand tes doigts bruleront d'avoir embrasé ce bois, ta main s'ecrasera sur une plaine comme un aigle le ferait après une chasse épuisante. Tes yeux reliront chaque lignes du champs que tu auras survolé dans ta quête d'un lapin albinos et malicieux. 

L'épuisement engendré par ta quête de perfection poétique se soldera par l'explosion incontrôlable de ta boite cranienne. Dans un élan de fureur passionnelle ton sang bouillonera ; et tel une coffre au trésor d'un vizir il implosera, inévitablement. Le jaillissement interminable de ta matière grise touchera le plafond de la chapelle dans laquelle tu écriras, puis s'écoulera... lentement, après voir crépit les murs du sanctuaire. 

La main sur le cœur blanc, et sans plis, que tu as noirci ; tu t'écrouleras. Les genoux à terre, les yeux fermés et le crâne vers les cieux, tout comme ma plume.

jeudi 21 juin 2012

L'être et son parfum

Le parfum de l'être se dissout dans son écorce. Fissuré , blessé par le temps et ses termites, l'hêtre se balance dans l'immobilité, déracinant ses jambes de géant dans un fracas unique. Seuls les insomniaques et les voyageurs peuvent se vanter de l'avoir vu s'élever au dessus du ciel. On dit qu'il figeait ses griffes dans les nuages puis qu'il s'étirait vers eux, s'appuyant de tout son poids dans le vide blanchâtre. Vieux sage fatigué il respirait bruyamment, la terre tremblait au rythme de ses poumons malades.

L'être suffoque au sein du monde anonyme.

lundi 11 juin 2012

missive au désir

"-Je dois partir désormais.
-Déjà ?
-Non, je suis un menteur, teniez-vous ma main ?
-Disons que je l'ai retenue.
-Disons que vous ne l'avez pas lâchée..
-Disons que oui.
-Est-ce votre souffle sur ma main ?
-Non, pas sur votre main, dans votre cou."

Est-ce le vent qui porte le désir jusqu'à mes oreilles ? Hermès, où es-tu ? Poses-tu nu pour Éole ? Quand verrais-je ce tableau délicieux ?

Je t'attends, sur ma plume tu déposeras ton corps léger et tu seras peint dans l'orage, sous les larmes du monde, atomes de pigments mélangés dans la destruction ultime.