La main en l'air mon cher ! Vous avez l'ivresse en tête, faites la couler au bout de votre doigt.
jeudi 19 juillet 2012
L'effeuillage de l'ivresse
.Les vignes ont le sang émeraude, et leur racine de diamant font toujours couler l'or à flot dans les mains des ouvriers. Or acide, brûlant, creusant des cratères et des sillons dans la chair de ces vieilles peaux. Midas tient les corps des travailleurs, jouant de ses doigts sur le bois des fous, faisant de sa malédiction un art douloureux, un fardeaux pesant sur les épaules et la nuque. Les doigts se lient dans la douleur, et parlent avec les feuilles, la solitude des membres divise le corps des pantins, ils se désarticulent et la langue du corps n'a plus de base ! L'ivresse danse dans l'air, et les nez s'échappent vers elle, la séduction est une parade muette mais odorante. Et c'est lors de la division totale du corps que la fusion s'étale au monde du singulier, où les cadavres s'empilent dans une orgie dyonisiaque. Le raisin n'est pas mûr, il lacère la gorge, mais on les dévore à grosse goûtes, la cigüe du mort coule à flots et emporte les pieds des derniers corps déchirés. Léthé passe, et compose le requiem de l'ouvrier, jouant de la harpe en ses flancs et du piano sur ses dents noire comme du charbon.
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