dimanche 10 juin 2012

fusion du monde en son coeur


Gorge sans fond, c'est un cirque millénaire que je contemple ! Une crevasse créée par le temps, ridicule instrument malléable que je plais à modifier dans cette ruine centenaire. Je peux y cracher, puissamment, et le faire fondre, puis qu'il se durcisse par le froid de ma cheville immense.
Le temps n'est plus qu'un bloc minuscule que je tiens en mes mains, le faisant tourner autour des mes doigts, comme un dé. Un dé aux facettes infinies que je peint, taille, pipe, également. Ce jeu n'est plus un hasard entre mes mains, ce sont mes règles et j'exige la manipulation de l'espace et des ses frères, la tricherie fondamentale, la créatrice, l'alpha et l'oméga. L'acte rampant crucifié, puis rôti, pomme d'or dans la bouche et immense farce le long de son corps gigantesque.
Ô festin hypocrite où l'on dévore chacun la part de notre être ! Cannibalisme au dessus du vide, nos corps se décomposent dans un trou noir ! Vrillez sur la glace mes chers danseurs, cette chorégraphie virera à la chute virale, le déclin virevoltant des villes, vicissitudes de voltigeurs.

Sous nous le monde, en nous le Monde, immense et puissant, dépassant de loin son créateur. Libre comme le poison dans un verre, il parfume les morts et les rend vivants durant des millénaires sous des tombes, des caveaux, des catacombes, des églises.
Alors que moi je ne serai qu'un vivant, la mort sera mon esclave, je détruirai les grandeurs d'aujourd'hui et remplirai le temps de leurs inexistence éternelle d'hier et de demain.
Les doubles s'opposent comme nos cerveaux, notre corps et notre cortex, nos deux multinationales de pensée, nos matrices de rêve. L'un représenté dans une explosion volcanique et l'autre enfermé dans une image ordonnée. C'est la rencontre des vents de glace et de feu, formant une tornade sans sens, qui ne suit que ses sens. Une impossibilité sur trois dimensions de mêler tous les élément.


L'essence se dilue sur les trottoirs de la ville fantôme.

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