Gorge sans fond, c'est un cirque millénaire que je
contemple ! Une crevasse créée par le temps, ridicule instrument malléable que
je plais à modifier dans cette ruine centenaire. Je peux y cracher, puissamment,
et le faire fondre, puis qu'il se durcisse par le froid de ma cheville immense.
Le temps n'est plus qu'un bloc minuscule que je tiens en
mes mains, le faisant tourner autour des mes doigts, comme un dé. Un dé aux
facettes infinies que je peint, taille, pipe, également. Ce jeu n'est plus un
hasard entre mes mains, ce sont mes règles et j'exige la manipulation de
l'espace et des ses frères, la tricherie fondamentale, la créatrice, l'alpha et
l'oméga. L'acte rampant crucifié, puis rôti, pomme d'or dans la bouche et
immense farce le long de son corps gigantesque.
Ô festin hypocrite où l'on dévore chacun la part de notre
être ! Cannibalisme au dessus du vide, nos corps se décomposent dans un trou
noir ! Vrillez sur la glace mes chers danseurs, cette chorégraphie virera à la
chute virale, le déclin virevoltant des villes, vicissitudes de voltigeurs.
Sous nous le monde, en nous le Monde, immense et puissant,
dépassant de loin son créateur. Libre comme le poison dans un verre, il parfume
les morts et les rend vivants durant des millénaires sous des tombes, des
caveaux, des catacombes, des églises.
Alors que moi je ne serai qu'un vivant, la mort sera mon
esclave, je détruirai les grandeurs d'aujourd'hui et remplirai le temps de
leurs inexistence éternelle d'hier et de demain.
Les doubles s'opposent comme nos cerveaux, notre corps et
notre cortex, nos deux multinationales de pensée, nos matrices de rêve. L'un
représenté dans une explosion volcanique et l'autre enfermé dans une image
ordonnée. C'est la rencontre des vents de glace et de feu, formant une tornade
sans sens, qui ne suit que ses sens. Une impossibilité sur trois dimensions de
mêler tous les élément.
L'essence se dilue sur les trottoirs de la ville fantôme.
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