Un regard, une fugue du sang, écrasé entre les veines et
l’iris. Si proche du gouffre, pupille de l’infinie, les images s’envolent au
dessus du cratère. Elles ont des battements d’ailles bruyants, comme une robe
au vent, le pourpre du tissu dans sa sensualité unique fuit vers la mer. Des
vagues, des contres vagues qui se fracassent entres elles, c’est la formation
d’une tempête, la naissance d’une île précisément. L’accouplement de son habit
de lave et de l’onde sculpte dans le marbre un paysage invisible. Un demi homme
au corps de pierre, une demi femme aux seins de sable. De ses yeux s’élèvent les arbres et
l’herbe de jade et d’émeraude, racines issues de l’iris somptueux de l’humain.
Les larmes les font pousser à une allure vertigineuse, les premiers sentiments
nourrissent la nouvelle terre, maestum gigas en fleurs et antiqua tristitia faisant les nids des futurs
oiseaux. Les empreintes du langage s’enfoncent dans le sol et se fossilisent et
tracent des routes sinueuses, irrégulières finissant souvent sur des culs-de-sac.
Les racines déforment les sentiers et s’apprêtent à saisir les jambes des
voyageurs afin de les faire chuter. Chuter au loin, au profond des cristaux
antiques et des flammes infernales. Elles les caresseraient tout d’abord, puis
enrouleraient leurs doigts autour de la chair, comme des ronces, pour enfin les
coucher dans leur lit. Ceux sont les nouvelles sirènes de notre ère elles ont
les mains et les yeux partout. Dans chaque roche sur lesquelles vous pourriez
vous assoir, dans l’herbe que vous rêveriez d’embrasser, sous l’eau à laquelle
vous faîtes les yeux doux lorsque le ciel n’est que trop brûlant. Elles chanteront
à vos oreilles les plus macabres des berceuses pour lesquelles vos os
vibreront. Leur charme détruiront votre paix à laquelle vous tenez tant.
Jamais vous n’auriez pu croire l’existence
de ce monde dans les corps endormis. Et Nous pourrions y vivre. Endormez vous
dans la plus déserte des nuits, vous pourriez vous y retrouver, morts et
vivants dans votre passé délicieux, celui de vos songes et de votre sang. Mais
le plus important sera de vous embrasser, les yeux dans la bouche. Closes et
douces, j’embrasse vos paupières.
"Benvenuti all'inferno mio figlio" Prends place dans l'infini, tu as ton nom gravé dans l'espace.
C'est étrange, Vous, j'ai l'impression de vos connaître.
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